George HurdUS
Lorsque George Hurd, compositeur électroacoustique basé à San Francisco, a commencé à élaborer Echolocation, il cherchait une façon d’interpréter les émotions et expériences recueillies durant ses nombreux voyages à travers le monde, tant pour le travail que pour le plaisir. Depuis la parution de l’album orchestral acclamé par la critique Navigation Without Numbers en 2017, Hurd fusionne avec brio la musique classique à des éléments de musique électronique, de conception sonore et d’ambiances expérimentales. Mais Echolocation est différent, plus intime.
Lorsque George Hurd, compositeur électroacoustique basé à San Francisco, a commencé à élaborer Echolocation, il cherchait une façon d’interpréter les émotions et expériences recueillies durant ses nombreux voyages à travers le monde, tant pour le travail que pour le plaisir. Depuis la parution de l’album orchestral acclamé par la critique Navigation Without Numbers en 2017, Hurd fusionne avec brio la musique classique à des éléments de musique électronique, de conception sonore et d’ambiances expérimentales. Mais Echolocation est différent, plus intime.
« Ma famille n’a jamais voyagé, et j’ai grandi hanté par l’existence de ce monde immense et énigmatique », explique-t-il à Arts4All l’an dernier. « J’erre dans des lieux où je n’ai jamais mis les pieds, à la recherche de ces sonorités parfaites – Tout son inhabituel et unique qu’on ne peut trouver ailleurs. Le résultat est une représentation musicale d’un lieu à la fois artistique et littéral, transportant l’endroit au sein même de la musique ». Hurd transpose ces idées et inspirations en un projet trop grand pour être contenu en un seul album ou une seule prestation. Echolocation est plutôt un projet continu, une série d’abonnements qui a déjà accouché de sept œuvres distinctes, décortiquant les paysages sonores d’Oslo, de Lisbonne, de Munich, de Nuremberg, de Zambujeira do Mar et de San Francisco. Le projet se poursuit avec des oeuvres à paraitre basées sur Barcelone, Berlin, Yosemite, Paris, Bruxelles et Chicago.
La pandémie de COVID-19 a rendu les déplacements risqués et dispendieux, voire impossibles sur le plan logistique. Mais au lieu d’abandonner le projet, Hurd a plutôt exploré des façons d’interpréter des lieux lointains sans lamenter sa perte de mobilité. Echolocation a donc été repensé afin de retrouver ce lointain sentiment nomade, rappelant des lieux et des impressions qui, pour le moment du moins, sont tout juste hors de portée. Hurd intériorise ce processus, explorant la nostalgie que nous ressentons lorsque nous contemplons une vie entière de personnes, de lieux, d’images, d’odeurs et de sons. Il se prépare à quitter sous peu les États-Unis pour l’Europe, et le projet résonne donc de manière encore plus personnelle pour Hurd, qui maniera ces réflexions artistiques tel un au revoir aux endroits qu’il a aimés et qui furent pour lui un domicile durant tant d’années.
L’évolution de ce projet s’inscrit parfaitement dans le parcours de Hurd, ce dernier ayant longuement travaillé sur des projets narratifs. En 2017, il lance la bande sonore du documentaire Chernobyl: Two Days in the Exclusion Zone, et il compose abondamment pour des balados et des films, sa musique étant en vedette sur le balado mystère de la CIA, Wind of Change, ainsi que pour Running from Cops, un balado enquêtant sur la plus longue série télé de l’histoire, COPS. À juste titre, Hurd transforme Echolocation en une expérience immersive à l’aide de grands écrans à DEL présentant des séquences recueillies durant ses voyages, entrecoupées de documents d’archives et d’images numériques. COVID-19 nous cloue peut-être au sol pour l’instant, mais l’art sait triompher, et sa capacité de nous inspirer et de nous rappeler le vaste monde présent au-delà de nos murs n’a jamais été aussi manifeste.