Whatever The Weather^UK

Alors que Reflection se voulait une expression tumultueuse de son espace intérieur, l’exutoire Whatever the Weather de Loraine James représente un contrepoids plus méditatif, mais sans identité distincte. Manifestement, l’album est composé d’anomalies qui ne cadraient pas forcément avec le type de musique qu’elle faisait paraitre sous son propre nom, rangées soigneusement au fil des années jusqu’à ce que l’idée d’un projet centré sur l’ambient lui vienne à l’esprit. Ces pièces constituent ce premier album éponyme, un assemblage immersif d’improvisations clavier transformées et d’expérimentation vocale, renonçant aux structures percussives traditionnelles au profit de l’atmosphère et du ton. Admiratrice invétérée d’artistes de l’étiquette Ghostly International œuvrant dans le giron de l’ambient, notamment Telefon Tel Aviv, HTRK et Lusine, James percevait l’étiquette de renom comme l’endroit idéal où publier cet album de déplacements éphémères. L’album composé de titres nommés selon des degrés divers, débute avec « 25°C », une douche ensoleillée de légers accords et vrombissements, et se termine avec « 36°C » ; bien qu’il s’agisse d’une chaleur accablante à tous égards, la pièce glisse confortablement sur un chœur de synthés ondulants, concluant adéquatement cette collection de morceaux atmosphériques évocateurs ayant débuté dans un climat semblable.

Whatever The Weather fonctionne en degrés ; des paramètres élémentaires permettent à Loraine James de se concentrer sur les nuances afin de façonner l’atmosphère. Son univers en suspension fluctue, gelant, dégelant, oscillant et fleurissant avec fluidité de pièce en pièce, à l’image d’événements climatiques déferlant soudainement sur un environnement unique; un emplacement fixe aux conditions variables.