Ying Gao^CA/QC

Créatrice de mode basée à Montréal, professeure à l'Université du Québec à Montréal et ancienne directrice du programme de design de mode, de bijoux et d'accessoires à la HEAD - Genève, Ying Gao s'est distinguée par de nombreux projets créatifs : six expositions individuelles en France, en Suisse et au Canada et plus d'une centaine d'expositions collectives à travers le monde, ce qui lui a valu une couverture médiatique internationale. Elle remet en question nos idées reçues sur le vêtement en combinant des approches de conception de mode, de produit et de média. Elle explore la fabrication de vêtements en s'inspirant des changements dans les environnements sociaux et urbains. Ying Gao explore à la fois le statut de l'individu, dont les contours physiques sont transformés par des apports extérieurs, et le rôle des vêtements comme espaces de transition fragiles. Son travail témoigne des profonds changements qui s'opèrent dans le monde dans lequel nous vivons, et comprend une composante critique radicale qui transcende l'expérimentation technologique.

Ying Gao (CA/QC) — Purple Skin

Avec Purple Skin, Ying Gao travaille avec la peau artificielle de manière à générer des constructions complexes et par le fait même, déplacer en partie le vêtement prêt-à-porter vers l'objet de design fiction. La peau imitée, calquée, peut prendre une diversité de configuration et relever de différents matériaux. Ce faisant, elle emprunte les propriétés de la matière afin de s'incarner et de s’articuler. Parmi ces matières, le silicone, le verre et le poly oxo 20 microns utilisé par le pressing, se prêtent aux manipulations thermo-construites, cousues et façonnées : elles évoquent alors, non sans ambivalence, le pli cutané, les lésions dermatologiques.

Ying Gao (CA/QC) — Flowing Water, Standing Time

Flowing water, Standing time de Ying Gao s'inspire du livre The Man who Mistook his Wife for a Hat du neurologue Oliver Sacks qui relate le cas de Jimmie G, un patient âgé de 49 ans et persuadé d’en avoir 19. Choqué par sa propre image face à un miroir, il redevient pourtant le jeune homme de 19 ans dès qu’il s’éloigne de son reflet. A l’instar de Jimmie G, les vêtements évoluent entre deux états et ne cessent de se métamorphoser d’un état à un autre, réagissant à la présence du ou de la spectateur·trice. L'immobilité et le mouvement des vêtements ne sont que des points de chute parmi des possibilités infinies.